toutes les expositions 2024
Du 1er mars au 12 mai 2024
Des paysages intérieurs d'Armand PETITJEAN à la géohistoire des lieux de l'artiste cinéaste et plasticienne Chloé MOSSESSIAN, une première introspection du thème se dévoile autour de l'appropriation de la nature par l'artiste. Un thème devenu genre en soi depuis le XVIème siècle.
Armand PETITJEAN « aime la géométrie des champs, la métaphysique des ombres, les signes des arbres, les mouvements du végétal et du minéral, les subtilités de la lumière, la métamorphose éternelle des nuages »...Il exalte le silence d'un geste d'énergie, dessinant ainsi une sorte de réalité parallèle et intérieure.
Chloé MOSSESSIAN rejoue cette acuité de l'œil dans des courts-métrages mettant en scène notre propre perception mouvante de la nature soulignant ainsi son immanence en même temps que sa résonance et les métamorphoses qu'elle génère.
Les propos d'Anne-Frédérique FER pourraient tout autant s'appliquer à deux démarches techniquement opposées mais fondamentalement liées : « En s'appropriant le paysage (les artistes), dans un jeu de dialogue, dans un mouvement de l'image fixe et de l'image en mouvement, nous interrogent sur notre propension à observer, à regarder. Là où il ne semble rien se passer, il y a tout à voir. »
Encore, si la nature ne nous appartient pas, si elle est en face de nous, elle est une « compagne d'existence » au sens où l'entendait Van Gogh, dans le paroxysme de la solitude éprouvée. La nature, comme une muse d'atelier... Comment ne pas s'émouvoir de la proximité qu'entretiendra Jean LAFFORGUE avec elle, fantasmant les lointains sommets de son point de vue si marqué.
Paul IRATZOQUY en fait un sujet d'exploration en focal. Ses toiles révèlent l'inaccessibilité de paysages de montagnes auxquels répondent des grossissements frémissants, comme des souffles bouillonnants. Une interaction perceptive se dessine encore dans une approche classique, voire topographique qui se heurte à la pression atmosphérique de la rétine. Le pyrénéisme ne s'est pas arrêté à l'ébauche de ses pionniers. Dans ce premier parcours, quelle que soit la génération des artistes, aucun n'ose désormais dévêtir la nature de son frémissement.
Supports de communication
Du 17 mai au 2 juin 2024
Vernissage de l'exposition le vendredi 24 mai à 18h
Les travaux des écoles de la Communauté de Communes du Pays de Nay et des collèges et lycées du département du 64 sont présentés dans la salle d'exposition.
Du 13 juin au 8 septembre 2024
Sourena Parhizkar
L'été nous conduit à l'exil ou à l'imaginer. Un exil ou l'ellipse d'une rencontre entre deux cultures avec l'exposition de l'artiste franco-iranien Sourena PARHIZKAR qui réside en France depuis 2010.
Lui non plus n'est pas indifférent à la question du paysage et de la terre comme métaphore de l'état du monde.
Après avoir été fortement inspiré dans son travail par les motifs et les récurrences de l'architecture traditionnelle iranienne, il finit par céder à la hiéroglyphie des grands espaces pour révéler les failles et les brisures d'un univers terrestre déshumanisé. Le sort de la nature et de l'homme apparaît comme étroitement lié à travers l'exploration de matériaux organiques en perpétuelle mutation.
Une œuvre fragile qui nous fera traverser les terres mutilées et l'universalité d'un message écologique en friche.
L'artiste utilise la craquelure, la coulure comme allégorie de l'incident, de l'accident qui détruit le motif ornemental propre aux traditions de l'orient.
Les arbres sont également très présents dans son travail. Et ce qui apparaissait comme la matrice sacrée d'une culture, le signe d'un équilibre, d'une unité se métamorphose en monstre inquiétant.
Ses sculptures polymorphes préfigurent de la coupure ou de l'écrasement.
L'avenir semble peu réjouissant dans le glissement qui s'opère... Ce qui semblait ancestral n'est plus, il disparaît inexorablement jusqu'à ces étranges figures qui se transforment en pointes. Devons-nous retenir de l’œuvre de ce jeune artiste toute l'actualité d'un présage : Et si la situation était devenue irréversible ?
Alain-Jacques Lévrier-Mussat
Du 20 septembre au 1er décembre 2024
Thomas Bouquet - Mauricio Gómez -Belem Julien et Mathieu Schmitt
Isabelle Leclercq - Eliane Monnin
"Quelle extraordinaire consolation face à la désolation de la nature que de voir un oiseau construire patiemment son nid. Comme si le temps s'arrêtait, comme si les rythmes s'inversaient...
On nous martèle sans cesse que l'avenir de la planète est fait de petits gestes, de « petits traits ». Le terme est bien choisi pour révéler l'originalité d'un troisième projet marqué par l'obsession de la reconstruction.
Six artistes semblent s'être réunis autour d'une cause : celle de reconstituer une nature hypothétique ou un paysage fantasmé en donnant naissance, comme le ferait un botaniste, à toutes sortes de pousses, de bulbes ou de résurgences proliférantes d'origine organique ou minérale. C'est l'obsession, voire « une administration de l'extrême urgence », qui leur est venue à l'esprit pour définir une affinité certaine entre des œuvres. Un désir de faire ensemble mais en révélant plutôt le besoin d'agir. Marcel Duchamp le définit comme un mode d'action, un processus créatif en mimant de façon poétique et exponentielle la croissance naturelle elle-même.
Le processus commun s'apparente donc à un programme visant à élaborer des entités en croissance dont la multiplication du geste apparent permet de mesurer l'avancée. Cette obsession commune et féconde se manifeste dans l'apparition de formes nées d'une accumulation, d'une agglomération de motifs identiques ou modulés. Chez Mathieu SCHMITT et Belem JULIEN, les petits traits, au feutre ou à la gouache, font office de briques simples et élémentaires. Des modules dont les possibilités d'alignement, de juxtaposition, de combinaison sont infinies et génèrent des espaces insoupçonnés.
Les dessins de Thomas BOUQUET évoquent des paysages qui affleurent ou se dérobent, tantôt abrupts, tantôt d'une paradoxale douceur.
Depuis des années, la peinture de Mauricio GOMEZ JARAMILLO cherche un chemin à travers les broussailles. Ses traits sont des lignes, des lianes, des branches aux enchevêtrements colorés.
Les céramiques d'Isabelle LECLERCQ et d'Eliane MONNIN évoquent des fossilisations, le bruissement pétrifié des vagues, des coraux et autres foraminifères à l'étrange géométrie.."
Alain-Jacques Lévrier-Mussat