L'ici et l'ailleurs du présage
Du 13 juin au 8 septembre 2024
Sourena Parhizkar
L'été nous conduit à l'exil ou à l'imaginer. Un exil ou l'ellipse d'une rencontre entre deux cultures avec l'exposition de l'artiste franco-iranien Sourena PARHIZKAR qui réside en France depuis 2010.
Lui non plus n'est pas indifférent à la question du paysage et de la terre comme métaphore de l'état du monde.
Après avoir été fortement inspiré dans son travail par les motifs et les récurrences de l'architecture traditionnelle iranienne, il finit par céder à la hiéroglyphie des grands espaces pour révéler les failles et les brisures d'un univers terrestre déshumanisé. Le sort de la nature et de l'homme apparaît comme étroitement lié à travers l'exploration de matériaux organiques en perpétuelle mutation.
Une œuvre fragile qui nous fera traverser les terres mutilées et l'universalité d'un message écologique en friche.
L'artiste utilise la craquelure, la coulure comme allégorie de l'incident, de l'accident qui détruit le motif ornemental propre aux traditions de l'orient.
Les arbres sont également très présents dans son travail. Et ce qui apparaissait comme la matrice sacrée d'une culture, le signe d'un équilibre, d'une unité se métamorphose en monstre inquiétant.
Ses sculptures polymorphes préfigurent de la coupure ou de l'écrasement.
L'avenir semble peu réjouissant dans le glissement qui s'opère... Ce qui semblait ancestral n'est plus, il disparaît inexorablement jusqu'à ces étranges figures qui se transforment en pointes. Devons-nous retenir de l’œuvre de ce jeune artiste toute l'actualité d'un présage : Et si la situation était devenue irréversible ?
Alain-Jacques Lévrier-Mussat